L’orage entre deux sœurs comme écrin à toutes les violences

Deux sœurs ennemies – portant les prénoms des actrices du spectacle – se retrouvent après le décès de leur mère, l’une débarquant sans prévenir sur le lieu de travail de l’autre, déclenchant ainsi les hostilités. Tout va désormais se dérouler selon une modalité guerrière : tout ce qui pourra être dit, hurlé, craché, le sera de l’une à l’autre pour blesser, mais peut-être également pour aimer, pour aimer très fort, malgré tout.
Pascal Rambert a écrit un texte d’une extrême densité, non dépourvu d’un humour féroce, tel un exutoire exhumant trente années d’incompréhension mutuelle. Décortiquant par un double effet miroir une même réalité et des mêmes vestiges, chacune des sœurs dépose devant l’autre son interprétation de ce passé et les projections de l’une sur l’autre, comme autant de pièces à conviction de leurs existences troublées. Il y est question de rejet : du rejet d’une personne envers une autre, mais également du rejet d’une civilisation envers une autre.
Une joute intense, profonde, bouleversante, portée par deux actrices en transe qui se toisent comme des fauves, s’attaquent et se défendent, dans un souffle tendu de la première à la dernière seconde.

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