Saison 2019-2020

Saison 2019-2020

Toute la saison

et celles et ceux qui la composent

du 23 août 2019 au 21 juin 2020

Théâtre | danse | musique | pluridisciplinaire

L’année passée, nous affirmions avec Tadeusz Kantor Qu’ils crèvent les artistes !
Nous avons survécu. Et si nous sommes vivants – plus que survivants – c’est peut-être bien parce que nous sommes une anomalie sauvage…
Dans un monde célébrant la compétition et la réussite individuelle, la puissance et les discours injonctifs, nous choisissons la solidarité, nous préférons les fragilités et les questionnements. Dans un monde qui s’acharne à instaurer des additions d’individus pour remplacer les communautés vraies, nous choisissons de travailler le « nous ».
« Nous » ne se présuppose pas. Il s’invente et s’organise avec plus ou moins de rapidité, de spontanéité, de directivité, d’inventivité.
Et le désir qui est en « nous » nous fait sortir de nous.
Le Galpon est l’animal en nous.
Et nous sommes une anomalie sauvage, faite de résistance, de coopération, d’actions et de réactions.

Nouons-nous : cette formule emporte, entraine, elle a la justesse du poème, infaillible. […] accomplissons des « nous », nouons encore, imaginons d’autres façons d’être à plusieurs, de se lier, de se toucher, peut-être juste de se frôler… […] on se dit que « nous » est une affaire de liens, d’attachements, de mêlements, d’interdépendance et d’arrachements, et de démêlements et de dénouements – plutôt que d’appartenance d’identification.

Marielle Macé. (2019). Nos cabanes. Éditions Verdier : Lagrasse

Ces autres façons d’être à plusieurs, de se lier, de se toucher, peut-être juste de se frôler évoquent les ponts que nous lançons entre les rives, les pans montagneux, mais aussi les formes et les idées singulières.

Les créations de la saison 2019-2020 sont toutes des ponts entre l’imaginaire des artistes et celui des spectatrices et spectateurs, des ponts de toutes formes, matières et façons. Une forte présence musicale qui va du Cabaret de Kander à Pauline Oliveros en passant par Daniel Zea/Alexandre Joly et Jacques Demierre/Louis Schild, un Temps fort nature et culture dont l’élaboration nourrit notre réflexion sur les ponts et le « nous ».
Du théâtre sous toutes ses formes avec deux Antigone, l’une portée par le CENIT venu de la forêt colombienne, l’autre révélée par Gabriel Alvarez, mais aussi deux Sœurs aux liens complexes qui se retrouvent sur le pont que leur construit Elidan Arzoni, une nouvelle Alice revisitée par Nalini Menamkat ou des accros au téléphone portable sauvés par Hector Salvador Vicente.
De la danse et des ateliers inclusifs avec dansehabile, un duo chorégraphié par Pascal Gravat, un solo conçu et interprété par Olivia Ortega ou un duo musical et dansé de Marion Baeriswyl et D.C.P.
Enfin du théâtre et de la danse conçus pour les plus jeunes avec une pièce dédiée aux représentations scolaires par Olivier Sidore et une autre qui plonge dans l’imaginaire caché au milieu de cartons débusqué par Nathalie Tacchella…
Autant d’ œuvres qui composent cette saison dédiée aux ponts qui nous relient.

Gabriel Alvarez
Nathalie Tacchella
Juin 2019